La robe sulfureuse de Mireille Darc dans « Le grand blond avec une chaussure noire »
Mireille Darc, c’est une chevelure blonde, une incontestable beauté, le cinéma français. Mireille Darc, c’est Alain Delon. Mais Mireille Darc, c’est aussi une robe.
1972. « Le grand blond avec une chaussure noire » d’Yves Robert sort au cinéma. Il connait un rapide succès allant même jusqu’à devenir un film culte. Mais c’est une scène bien particulière que nous garderons surtout en mémoire. Une scène qui est devenue mythique aussi bien dans le monde du cinéma que dans le milieu de la mode.
Mireille Darc accueille Pierre Richard vêtue d’une robe qui semble, au premier abord, plutôt classique et sage. Elle est longue, noire, possède un col montant, des manches longues, souligne la silhouette de l’actrice à la perfection. Une belle robe, certes, mais qui n’a, a priori, rien de bien transcendant.
Il suffit que Mireille se retourne pour que notre première impression soit totalement chamboulée. Pour que le spectateur (mais Pierre Richard surtout, qui n’a découvert la robe que le jour du tournage de la scène) soit subjugué, envoûté, ensorcelé même. Ce sortilège lancé à notre insu c’est un incroyable décolleté dans le dos, bousculant toutes les conventions établies. Un décolleté qui laisse entrevoir la chute de reins de l’actrice et la naissance de ses fesses. À la limite de l’indécence, de la provocation. Mais avec une extrême classe. Pas besoin d’en dire plus. En une robe, Mireille Darc a défini la sensualité.
« Comment on va pouvoir se souvenir de moi ? ». C’est ce que l’actrice s’est demandée quand elle a su qu’elle n’aurait que huit jours de tournage. C’est à ce moment que lui vient l’idée de concevoir, avec son ami Guy Laroche, cette robe légendaire. L’effet de surprise est garanti. Le côté sobre de l’avant ne nous laisse absolument pas deviner un arrière aussi sulfureux.
La robe, contrairement à la plupart des pièces du cinéma, n’a pas été vendue aux enchères. Selon la demande de Mireille Darc qui n’aurait « pas supporté de voir une autre paire de fesses dedans », elle est aujourd’hui conservée au Musée du Louvre. La robe devient ainsi une véritable pièce de collection, un objet d’art, la rendant d’autant plus iconique.
Il n’y a pas de doute. Mireille Darc a réussi son pari: nous nous souviendrons d’elle à jamais.